La France a décroché la première place, et pourtant ce n’est pas une victoire ! D’après une étude menée sur 67 pays, la France est le pays où la sécurité des vaccins serait le plus remise en question. Et ce ne sont pas moins de 4 français sur 10 qui expriment leur méfiance. Un record en Europe et dans le monde. Mais pourquoi ?
La défiance vis-à-vis des autorités sanitaires
L’étude publiée vendredi 9 septembre dans la revue EBioMedicine vient de prouver l’existence d’un réel malaise français. Sur 67 pays interrogés, la France se détache des répondants de par un scepticisme marqué à l’égard de la vaccination.
Si on y regarde de plus près, scandales et polémiques sur les vaccins pourraient être à l’origine de ces résultats inquiétants. Tout d’abord en 1998, Bernard Kouchner (cf, illustration ci-dessous), alors Secrétaire d’Etat à la Santé depuis 1997, annonce la suppression de la vaccination obligatoire contre l’hépatite B dans les établissements scolaires. Cette décision résulte d’une forte polémique quant à une causalité (non démontrée à ce jour) entre le vaccin et la sclérose en plaques.
Puis en 2000, le fiasco du vaccin contre le virus H1N1 jette de l’huile sur le feu. La surévaluation du risque de la grippe aviaire entrouvre définitivement la brèche entre les autorités sanitaires et les français.
« Entre 2009 et 2010, en quelques mois, nous avons vu un retournement de l’opinion française sur ce sujet. A l’issue de la campagne, on est passé très rapidement de 10 % d’avis globalement défavorables sur la vaccination, à près de 40 %. » (M. Raude, Le Monde)
Les chiffres d’une confiance érodée
Tous les aspects de la vaccination ont pourtant été abordés : importance, efficacité, innocuité… Et même religieux ! Si 40% des français ne font pas confiance aux vaccins, ils sont presque 1 sur 5 (17%) à douter de leur efficacité et plus d’un adulte sur dix remet en cause l’importance de la vaccination chez les enfants.
Les progrès dus à la vaccination : oubliés ?
Il ne faut pas oublier que malgré la méfiance française, les campagnes de vaccination ont su faire leurs preuves depuis plus de trente-cinq ans. A commencer par l’éradication totale de la variole en 1980. Il semble indispensable que ces efforts doivent être maintenus face à d’autres maladies telles que la poliomyélite.
Heureusement, certains vaccins restent obligatoires (poliomyélite, diphtérie et tétanos) et permettent aux autorités sanitaires de garder la main sur l’éradication progressive de ces maladies. La prévention par la vaccination est la solution privilégiée pour maintenir les progrès effectifs.
Alors comment convaincre les patients anti-vaccins ? Lorsque la non-existence d’effets secondaires supposés d’un vaccin est démontrée scientifiquement, les autorités sanitaires devraient-elles rassurer les français davantage pour faire taire la méfiance ? Reconstruire la confiance semble désormais être un enjeux de santé publique dans l’Hexagone.
Sources :